KANGAROO ISLAND - MOFFATT ROAD

Nous sommes mi-octobre sur l'île Kangourou à 3h de route au sud d'Adélaïde (ferry inclus). Le temps est maussade et nous sommes assaillis par des averses glacées. La température de l'air ne dépasse guère les 15°C. Nous arrivons sur l'île vers 16h et nous décidons de partir immédiatement à la chasse aux plantes carnivores en sélectionnant un site situé à une quinzaine de kilomètres de notre hôtel, sur Moffatt Road. Les coordonnées GPS de ce site, trouvées sur internet, nous permettent d'arriver rapidement dans la zone. Nous empruntons alors l'unique route bitumée de l'île, qui en fait le tour, puis différentes pistes en latérite brune. Le sol est détrempé et nous sommes obligés de rouler doucement avec notre petite voiture pour éviter de terminer dans un fossé. La route est d'abord bordée par des résineux puis par des eucalyptus. Nous passons devant des dizaines de plantes qui nous sont toutes inconnues. En Europe, d'ordinaire, il est rare que je ne reconnaisse pas les plantes et arbustes, même depuis la voiture, mais ici rien ne m'est familier. Nous sommes estomaqués par le paysage qui s'offre à nous, nous ne reconnaissons aucune plante et l'ambiance des lieux nous rappelle vaguement l'Ardèche en hiver. Les animaux sont rares, à part quelques oiseaux noir et blanc qui ressemblent à nos pies. Au bout d'une trentaine de minutes de route, nous arrivons sur le site. D'après les explications trouvées sur internet, les plantes devraient se trouver sur le bas côté de la route, sur la droite. Nous garons la voiture pour explorer les lieux et découvrons un pré clôturé de barbelés. Il s'agit certainement d'un pré d'élevage ovin comme il y en a des centaines sur l'île. Au bout de quelques minutes de recherche, les premiers droseras s'offrent à nous. Ils croissent parmi des herbes hautes, directement dans la latérite jaunâtre. Les plantes sont entièrement développées et pratiquement terminées. Je décide de faire le tour de la zone le long de la clôture dans l'espoir de rencontrer des plantes plus fraîches.

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Poursuite de la visite, zone à Drosera peltata

Carte de Kangourou Island et repère du site visité

	Arrivée sur le site. Les plantes devraient se trouver sur la droite au croisement des deux routes.
	Les premières plantes sont découvertes sous les hautes herbes. Peu photogéniques, je décide d'en chercher de plus fraîches.

	Sur le talus de gauche, je repère différents Drosera peltata grillés puis...
	...un Drosera menziesii encore en bonne forme. Les averses répétées de la journée ont eu raison de la glue et des cils glanduleux qui sont recroquevillés sur le limbe des feuilles. La plante est assez courte et mesure une douzaine de centimètres de hauteur. Les limbes des feuilles, quant à eux, mesurent 3 mm de diamètre.

	Passé de l'autre côté de la clôture, je repère des hampes florales de droseras.
	Gros plan sur une fleur. Des cils glanduleux millimétriques et inframillimétriques sont présents sur les boutons floraux.
	Ces hampes florales appartiennent au Drosera glanduligera, petite plante annuelle qui ressemble au Drosera burmanii.
	Certains cils glanduleux foliaires sont très longs. Il y a chez cette espèce des similarités avec le Drosera burmanii, mais cela dit, entre nous... Drosera glanduligera est plus petit et moins beau que son cousin burmanii. De plus, il est très difficile à photographier car sa couleur d'un vert clair très saturé est mal gérée par la cellule de l'appareil photo.
	Premier drosera tubéreux à rosette en bonne forme. Il pourrait s'agir du Drosera schmutzii, nouvelle espèce décrite en 2007 par un universitaire australien qui a réalisé sa thèse sur les droseras tubéreux à rosettes de la région d'Adélaïde et de Kangourou Island. Toutefois, il pourrait s'agir également de Drosera praefolia, espèce qui a été repéré en différents points de l'île.

	Ces plantes sont visiblement très jeunes car en cette saison elles devraient toutes être en fleur voire déjà fanées, or ce sujet en est encore au stade de la production foliaire.
	Pied plus âgé ayant terminé sa croissance. Trois fleurs ont terminé leur cycle mais aucune graine n'a été produite. Statistiquement moins d'une plante sur deux produit des graines.
	Plant en déclin pouvus de nombreuses hampes florales dont certaines ont fructifié.

	Les plantes capturent de nombreuses proies dans cet environnement où les insectes ailés sont abondants.
	Gros plan sur des feuilles ayant capturé des insectes.
	Bouton floral du jour.


	Magnifique plan de Drosera schmutzii en pleine floraison.
	Une gousse comme celle-ci renferme entre dix et vingt graines de forme globalement cubique.
	Petit plant poussant au travers d'un amoncellement de branches mortes et de cônes de banksias.




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Textes et photos, Lionel Léopoldès, toute reproduction interdite sans l'accord de l'auteur