Ibicella lutea appartient à la famille des martyniacées et ai originaire du continent américain. En 1875 W. J. Beal avait émis l'hypothèse que cette étrange plante pouvait entretenir des moeurs carnivores. En 1916 Mameli étudie Ibicella et démontre la capture et la digestion des proies. Le nom dérive du latin Ibex signifiant « bouquetin » et Cella signifiant « partie » allusion au fruit de la plante rappelant par sa forme un ongle de sabot. Les feuilles de la plante sont couvertes de cils glanduleux qui dégagent une odeur abominable de viande défraîchie, lorsqu'on la touche. Ceux-ci capturent essentiellement des insectes ailés de taille très variable, allant du moucheron au cousin.
Cette plante étonnante est cultivable à l'extérieur pendant la période estivale et peut être utilisée comme anti-parasite biologique. Personnellement, je la place en bout de plat de bande et elle protège mes cultures de tomates des pucerons.
Vue de la plante en début de saison
L'Ibicella est très tolérante et se plait dans différents substrats riches ou pauvres, en nutriments minéraux. Je l'installe au printemps vers le mois de mai en pleine terre, après les Saintes Glaces , sans modification du sol. La plante grandit très rapidement en se ramifiant. Vers le mois de juin débute la floraison qui se poursuivra jusqu'à fin septembre, plus de 60 fleurs s'épanouiront durant la saison et le tiers fructifira.
Trois hampes florales et déjà près de 20 feuilles
Les fruits n'apparaissent que tardivement vers début juillet. Les fleurs semblent non-fertiles avant cette période et tombent au bout de deux à trois jours d'épanouissement. Il est tout à fait possible que la fertilité soit inféodée à la température puisque la fructification s'arrête mi septembre bien que de nouvelles fleurs s'ouvrent chaque jour. Je suppose que la chaleur doit jouer pour la fertilité de la fleur.
Quelques fruits en courts de maturation
Les couleurs de fleurs de martinyacées sont très différentes et vont du blanc au jaune en passant par plusieurs variantes de rose. L'Ibicelle a de belles fleurs jaune soutenu en fore de trompette. La surface latérale de la fleur est recouverte de cils glanduleux semblables à ceux des feuilles.
Vue de face des ornementations de la fleur d'Ibicella
Les fruits sont en forme de grande griffe allongée dont les deux membres se séparent à maturité vers octobre. Une chaire épaisse recouvre la partie dure du fruit qui n'apparaîtra qu'en fin de saison. Une infructescence peut supporter une dizaine de fruits, à plusieurs stades de maturité.
Infructescence portant de jeunes fruits
Le piège de la plante comprend, en haute saison, près d'une quarantaine de feuilles de 10 à 25 cm de diamètre. Une même plante peut développer ainsi entre 1 et 2 m2 de surface de capture. Les cils recouvrent les feuilles et les tiges tel un duvet.
Zoom sur une zone de capture en cours de formation
Les insectes s'enlisent dans la glue et meurent d'épuisement au bout de quelques mimutes à quelques heures. Une même feuille peut être recouverte de plusieurs centaines d'insectes.
Détail d'une fleur et des proies capturées
Octobre approche et sonne l'heure de la récolte. La plante a produit près de 30 fruits matures qui renferment chacun plus de 100 graines noires et rugueuses. Les fruits sont entreposés dans un lieu frais et sec jusqu'à dessication, les graines y sont retirées à l'usage.
De belles gousses encore fraîches cueillies lors qu'une réunion de Rossolis
Présentation à Fabrice et à Gérald de la plante (en pleine nuit)!
Un fruit qui porte bien son nom de griffe du diable!! Au centre, graines d'Ibicella et ses ornementations
Texte: Lionel Léopoldès, toute reproduction interdite sans l'accord de l'auteur Photo: Gérald Bach, toute reproduction interdite sans l'accord de l'auteur
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